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La Guadeloupe est un archipel français situé dans les Antilles, connu pour ses plages paradisiaques, sa nature luxuriante et sa culture créole riche. Mais qu’en est-il de l’histoire de la Guadeloupe ? Pour le découvrir, nous vous invitons à remonter le temps et à explorer les différentes étapes qui ont marqué l’évolution de cette île caribéenne.

Les premiers peuplements de la Guadeloupe

Les Amérindiens Arawaks

Il y a environ 3000 ans, les premiers habitants de la Guadeloupe sont arrivés sur l’île en provenance du bassin amazonien, traversant la mer des Caraïbes en pirogue. Ces peuples amérindiens étaient principalement des Arawaks, également appelés Taïnos. Les Arawaks étaient agriculteurs, pêcheurs et potiers, vivant dans des villages constitués de carbets, des habitations circulaires ou rectangulaires en bois couvertes de feuilles de palmier.

L’influence des Caraïbes

Au début du 15ème siècle, une nouvelle vague d’amérindiens, les Caraïbes, s’est installée dans l’archipel guadeloupéen, déplaçant progressivement les Arawaks vers d’autres îles de la région. Les Caraïbes étaient connus pour être de redoutables guerriers, ainsi que pour leur habileté à construire des pirogues et à naviguer. Ils ont laissé une empreinte significative dans la culture guadeloupéenne, notamment à travers les noms de lieux, tels que « Karukéra », un nom d’origine amérindienne qui signifie « l’île aux belles eaux ».

La période de la colonisation européenne

L’arrivée de Christophe Colomb

Le 4 novembre 1493, lors de son deuxième voyage vers le Nouveau Monde, Christophe Colomb découvre la Guadeloupe. Il débarque sur l’île de Basse-Terre et la baptise « Santa María de Guadalupe de Extremadura ». Bien que cette découverte marque le début de l’influence européenne dans la région, les Espagnols ne s’installent pas immédiatement sur l’archipel car il n’y avait pas de ressources en or.

Les tentatives de colonisation française

Ce n’est qu’en 1635 que les Français, sous l’autorité du Cardinal Richelieu, fondent la Compagnie des Îles d’Amérique et essaient d’établir une première colonie dans l’île de Basse-Terre. Les premiers colons, dirigés par Charles Liénard de L’Olive et Jean Duplessis d’Ossonville, doivent faire face à de nombreuses difficultés : maladies, famine et conflits avec les Amérindiens Caraïbes.

Malgré ces problèmes, la colonisation française se poursuit et la Guadeloupe devient une importante source de revenus grâce à la culture du tabac, de l’indigo et surtout de la canne à sucre. En 1644, le gouverneur Charles Houël fonde la ville de Basse-Terre et instaure l’esclavage pour répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les plantations.

esclavage guadeloupeL’esclavage et l’économie sucrière en Guadeloupe

La traite des esclaves africains débute au milieu du 17ème siècle pour alimenter les plantations de canne à sucre en Guadeloupe. Les conditions de vie des esclaves sont extrêmement difficiles : travail épuisant, châtiments corporels, maladies et famines. Entre la fin du 17ème siècle et le début du 19ème siècle, on estime qu’environ 400 000 Africains ont été déportés en Guadeloupe pour travailler dans les plantations.

Cet esclavagisme a largement contribué à la richesse de la colonie française et à son développement économique. La Guadeloupe devient alors un important producteur de sucre, de rhum et de café, exportés vers l’Europe.

Les luttes pour l’abolition de l’esclavage

Au 18ème siècle, les idées révolutionnaires françaises et les mouvements abolitionnistes commencent à influencer la société guadeloupéenne. En 1794, sous la pression des révoltés noirs menés par Victor Hugues et des forces révolutionnaires françaises, l’esclavage est aboli une première fois en Guadeloupe. Toutefois, cette décision sera de courte durée : Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en 1802.

Ce n’est qu’en 1848, sous le gouvernement provisoire de la Deuxième République française, que l’abolition définitive de l’esclavage est proclamée en Guadeloupe. Cette décision marque un tournant important dans l’histoire de l’île et permet l’émergence d’une société plus juste et égalitaire.

La Guadeloupe au 20ème siècle et au-delà

Au début du 20ème siècle, la Guadeloupe connaît une période de modernisation avec l’amélioration des infrastructures et l’accès à l’éducation pour tous. En 1946, les lois sur la départementalisation sont adoptées, faisant de la Guadeloupe (ainsi que de la Martinique, de la Guyane et de La Réunion) un département français d’outre-mer.

Cette évolution politique entraîne également une forte baisse de l’autonomie locale et un ressentiment croissant parmi la population guadeloupéenne. Des mouvements indépendantistes, tels que le Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (GONG), apparaissent dans les années 1960 et 1970, mais ne parviennent pas à obtenir l’indépendance de l’île.

Aujourd’hui, la Guadeloupe est un département français à part entière, avec une économie basée principalement sur le tourisme, l’agriculture et les services. L’histoire de la Guadeloupe continue de se construire au fil des ans, marquée par son héritage multiculturel, ses luttes pour la justice sociale et sa place singulière dans le paysage caribéen et français.